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Prémices d’une aventure au pays du fromage de brebis (youhouuu)

Publié le 29/03/2023

Adishatz !!

Voilà bientôt un mois qu’on vit au rythme du jardin de Serpettes et Chaudrons, les fleurs éclosent de ci de là en explosions de couleurs, les oiseaux entonnent des symphonies toujours plus sophistiquées, les butineureuses se pressent sur les tapis d’inflorescences qui courent entre les planches...Nous sommes arrivées début mars, sous les derniers flocons, dans ce charmant village haut-pyrénéen qui marque le début de la vallée de la Barousse. Quelques braiments d’âne et une cloche un peu fanfaronne et nous voilà Sarpaises. Nous c’est moi, Gabrielle, et Elodine ma super covolontaire mais également coloc avec qui je partage un somptueux appart bien dans son jus juste au-dessus de la mairie.

Pour ma part, je viens de Normandie et pour 8 mois j’ai décidé de troquer les vaches contre les brebis. Après 3 années d’études en biologie-écologie ma foi intéressantes mais bien trop théoriques j’ai entamé une année de césure dans le but de battre la campagne à la recherche de toutes ces autres choses que l’école ne peut pas nous apporter, et au détour d’un mois de Novembre ensoleillé j’ai trébuché sur ce formidable volontariat à Serpettes et Chaudrons, une association de transmission des savoirs et savoir-faire liés aux plantes disposant d’un jardin pédagogique bien garni et proposant des ateliers à tout public à l’entrée des gigas montagnes pyrénéennes. Tout ceci coordonné par Dohina, notre référente et seule salariée de l’association. Il n’en fallait pas plus !

A peine arrivées nous nous sommes ruées dans les moindres recoins de ce village, certes petit mais pas moins fourni, comme on le constate au détour du rocher d’escalade, de la salle des fêtes toujours animée par une repet’ de cornemuse, un conseil de berger.es ou que sais-je encore, des sentiers pédagogiques, de l’Ourse, notre futur spot de baignade... Puis nous nous sommes élancées sur les sentiers de balades les plus proches qui nous ont menées tantôt tout tout là-haut où l’on peut admirer la neige qui scintille sur les sommets, surplomber les routes à 3 grammes et écouter les cloches de moutons qui carillonnent dans la vallée, tantôt tout tout en bas, en arrivant sous l’imposante cathédrale de Saint Bertrand de Comminges, le village d’à côté, perché sur son éperon rocheux, le fleuron du coin parait-il. C’est aussi ici que se trouve Le Fournil de la Résistance qui a accueilli des volontaires les années précédentes et qui fait le meilleur pain au levain de toute la contrée !

Pour ce qui est de notre mission (ne nous égarons pas), le temps est si ensoleillé que nous passons nos semaines au jardin : restauration des panneaux, désherbage des planches, taille des fruitiers, récolte de fleurs pour faire des macérats huileux... On ne compte plus les heures à méditer en arrachant ces foutues racines de potentilles, d’ailleurs il paraît que dans le jardin, c’est le jardiner qui se jardine ! Pour ce qui est du reste, Dohina nous forme sur une multitudes de sujet, répond à nos questions, nos inquiétudes et soigne nos états d’âmes avec patience et bienveillance. Nous nous sommes également rendu à la fête des plantes du 22 à Anères, un super café associatif qui organise un évènement chaque 22 du mois. Et nous commencerons très prochainement les ateliers avec l’EHPAD et des écoles du coin.

Depuis le début de cette aventure nous en avons rencontré du beau monde ! Robert, le maire, un puits sans fond d’idées et de dynamisme et puis Pascal, l’employé communal, toujours là pour nous conseiller les meilleurs balades (et nous rappeler de faire attention aux archives de la commune qui se situent très exactement sous notre douche qui fuit). Mais aussi Jean, l’employé communal officieux et un peu artiste à ses heures perdues, ainsi que Francis fervent disciple de Serpettes et Chaudrons, accordéoniste aguerri et également un peu bricoleur dans l’âme, c’est ainsi que deux vélos un chouilla rafistolés sont apparus devant notre porte, pour notre plus grand bonheur.

Et puis il n’a pas fallu plus d’une semaine pour que je me retrouve happée dans les fêtes trad locales où se mêlent cantèra (chants polyphoniques occitan-gascon pour les non-initiés) et bal folk au son des 85 000 types (j’exagère presque pas) de cornemuses pyrénéennes !

Le printemps arrive et avec lui les prémices d’une belle aventure !

Gabrielle Morineau

Sarp (65)