Avec Élise, dès qu'on a croqué dans nos premières tartines de pain du fournil, on s'est dit qu'on était dans le meilleur erasmus rural du monde.
Ensuite on a enfilé des tabliers et hop on a appris à pétrir et à façonner les pains, les brioches, les pains de mie et aussi les crinkles (petits gâteaux tout à fait chocolatés) et l'immense Oum (grand gâteau avec un glaçage à l'eau de rose). Tulip nous transmet jour après jour les gestes et les techniques et puis on fini par se débrouiller et adorer ça. Il y a de la farine partout, les voisins qui viennent dire boujour, la livraison de farine, le timer qui sonne l'heure de sortir les focaccia du four.
Et puis il y a le jardin, un peu plus loin, en bas de la colline. Il fait très chaud tout le jour alors on y va à la fraîche, le matin ou en fin d'aprem. On y retrouve souvent Éloise, débordant de joie de mettre les mains dans la terre après sa journée de travail. Pour l'instant on désherbe ; on redécouvre des rosiers cachés parmi les orties et on cueille les dernières salades. C'est aussi le moment de réfléchir à ce qu'on veut planter et semer, ce qui est sûr c'est qu'il y aura plein de tomates.
Dans le village d'à côté vivent deux autres volontaires, Marion et Chloé qui s'occupent elles aussi d'un jardin. On est allées les trouver, elles nous ont raconté les plantes, on en a goûté quelques-unes et respiré quelques autres. Sur des ardoises elles peignent les noms et les propriétés de chacune d'entre elles. C'est un endroit formidable où l'on peut apprendre dans tous les recoins et qui donne envie de boire de la tisane.
Un jour on a pris la route jusqu'à l'abbaye de Bonnefont, on voulait apprendre la fabrication de plessis de châtaignier tressés pour, pourquoi pas, en faire ici. On s'est alors imprégnées du jardin, médiéval jusque dans les menus détails, tant dans les plantes cultivées que dans le portillon d'entrée, constitué de pièces de bois finement découpées et emboîtées, sans aucune vis ! C'était chouette voir un jardin qui se prépare à la saison des visiteurs et de s'initier à une technique ancestrale d'aménagement paysager.
Des fois on fait des pauses bien sûr et quand il fait beaucoup trop chaud pour faire quoi que ce soit, on prend les vélos et on va au lac !
Camille Pécot