Ces 3 mois de mission sont maintenant derrière moi et que dire ! Je vais vous parler de Guillaumes en 3 mots pour faire écho à ces 3 mois de bonheur passés ici.
La Beauté d'une région reculée proche de Nice mais loin de lui ressembler. Nous étions encerclés par les montagnes vertigineuses du Mercantour offrant leur lot de marmottes, de chamois et d'animaux en tout genre. Les gorges rouges de Daluis servaient de filtre, elles consistaient en un obstacle enclavant le village dans une vallée, le coupant du moyen pays et de la côte. Mais quel obstacle ! Ces falaises d'un rouge vermeil n'ont rien à envier à la planète rouge, le fleuve du Var tortueux et violent serpentant au fond des gorges, l'aire de Bivouac de la Roua (d'où je tire ma photo) qui m'a servi d'observatoire à astres spatiaux... Que dire de plus si ce n'est que Guillaumes était un lieu de passage le temps de ma mission, mais est devenu maintenant un lieu de refuge où je retournerai chercher le calme et l'émerveillement.
La Chaleur d'un accueil humain et bienveillant des villageois et du personnel de la mairie. Car si la chaleur de l'été est bel et bien restée dans le 13 d'où je proviens, le village de Guillaumes a su réchauffer mon âme errante par les rencontres que j'ai pu y faire. D'une brute physique et extravertie, j'ai pu découvrir la conscience d'un homme meurtri par le passé mais aujourd'hui sauvé par une spiritualité profondément liée à l'Inde. D'un papi aimable, j'ai découvert l'artiste, poète et sportif qu'il était, on l'appellera Lou Gaou, dit Le Coq en gavot jadis capitaine de l'équipe de football locale. D'un artisan extravagant, j'ai découvert un voyageur léger, un rasta, un esprit vagabond qu'on appellera Marco l'Indien (décidément l'Inde a l'air de prendre beaucoup de place à Guillaumes) et qui de ses voyages sans retour en Martinique m'a donné le goût de l'exploration. Toutes ces rencontres totalement inattendues font de moi un être humain nouveau et m'ont fait grandir durant mon séjour dans les Alpes-Maritimes.
Et enfin, le Calme. L'apaisement après deux années d'études dans les grandes villes tentaculaires où les étudiants sont menés à passer des mois devant des ordinateurs et des livres afin d'accroître leur savoir et leur méthode, j'ai pu me déconnecter. Ressentir la vie, un sentiment de bien-être incomparable. Jamais la nature ne m'a autant souri que depuis que j'ai fait mon premier pas dans les montagnes guillaumoises. Jamais mon cerveau ne m'a autant remercier de le laisser vagabonder sans restrictions, sans surcharge futile... Jamais pourtant je ne pensais me retrouver ici. Mes après-midi en hamac dans la forêt, mes randonnées, mes promenades, mes siestes... la vie avec un grand « », qu'on ne voit pas, qu'on ne vend pas, dont on ne parle pas mais qui fait un grand bien à l'esprit tant il n'existe pas. Le vide, le calme, le bonheur.
Pour conclure, je voudrais remercier Sophie, Théo, Louise, Yannick, Bernard, Marco, Olivier, Luna, Kevin, Jacques, Béatrice et bien d'autres qui ont fait de mon séjour un bonheur.
Jean-Bastien JAUBERT